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PATRIMOINE ESSENTIEL PARCE QU'IMMATERIEL  :

20 ans de bulletins municipaux (1989/2009)

A l’heure du numérique et des réseaux sociaux, il n’a jamais été aussi important et aussi difficile de bien communiquer. Parmi les nombreux supports disponibles, les bulletins municipaux constituent l’un des médias, si ce n’est le média, préféré des villageois, en particulier parmi la population éloignée du numérique.

J’ai eu récemment le plaisir de feuilleter les bulletins municipaux de Montredon depuis leur origine jusqu’à ce qui semblerait être le dernier numéro. Je voudrais à ce propos remercier Jacky VIALA[1] de m’avoir permis ce voyage de deux décennies dans l’histoire montredonnaise.

Intitulé alors « Vivre à Montredon-Labessonié », composé déjà de 6 à 8 feuillets et faisant d’emblée l’objet d’une impression soignée, ce bulletin se voulait « être à la fois modeste et ambitieux. (…) La 1ère ambition de « VIVRE A MONTREDON-LABESSONNIE » est d’être LU par tous parce qu’il répond à des besoins d’informer des uns et de savoir des autres, besoins exprimés clairement au cours de la récente consultation électorale. La 2ème ambition est d’être TRANSPARENT. (…) Or le sens civique, c’est-à-dire la participation de tous à la vie de la Commune, passe obligatoirement par une information totale et objective, va-et-vient permanent entre les électeurs et les élus ».[2] 

Logiquement donc, les unes des huit premiers numéros (période 1989-1990), à l’exception du n°7 cependant, ont permis aux élus d’alors de mieux se faire connaitre (Mr DELSAUX, Mr SYLVESTRE, Mr MAUREL, Mme BARNA, Mr LOUBET). Dans le n°8, Mr le Maire, compte-tenu du succès remporté par le bulletin, propose d’y ajouter « une rubrique des lecteurs ».

A partir du neuvième exemplaire ce sont pour l’essentiel les nombreuses associations du village qui seront mises à la une. Ainsi apprend-on qu’en 1991, une « association des associations », l’ACALM, chargée de la gestion des moyens communaux pouvant être mis à la disposition des associations et de l’harmonisation de la vie associative est créée. Une association polyvalente, « Familles Rurales », assez similaire dans sa structure à UBA, est créée en 1994. Cette association fera une nouvelle fois la une du n°45.[3]

On y découvre également qu’en 1993, un marché d’été des produits régionaux s’était tenu au foirail. Cette expérience dont les producteurs associés du pays tarnais étaient à l’origine semblait alors porteuse d’un bel avenir à en juger par le contenu élogieux de la Une du n°19.[4]

Le numéro 34[5] est intéressant à double titre puisqu’il présente à la fois la création de l’ASPER (Association pour la Sauvegarde et la Promotion de l’Ensemble de Ruffis) dont autochtones et touristes ne se lassent pas d’admirer le travail réalisé sur le site de RUFFIS mais aussi la présentation du projet de réaménagement du Foirail dont « Jean-Paul VIGNES, l’architecte choisi pour concevoir et piloter les travaux, n’en démord pas, la démarche adoptée par la Municipalité consistant à prendre un maximum d’avis est la bonne.[6] »

Outre, les compte-rendus des conseils municipaux, on y trouvait également une information sur les hameaux de la commune, les événements marquants ou plus confidentiels de la vie locale, le cas échéant des informations de portée nationale, ainsi que le traditionnel état-civil, complété des dates à retenir.

A partir de l’édition de juin 2001, le « politique » semble reprendre ses droits et toutes les Unes sont rédigées par le premier magistrat de la commune. Autre évolution notoire, l’impression couleur sur papier cartonné glacé laisse la place à de simples photocopies noir et blanc sur papier jauni, sauf le dernier dont l’éditorial est signé de Monsieur CHAMAYOU et dont la une a été imprimée en couleur. Il sera devenu en juillet 2009 le « journal municipal d’information », pour une seule édition, semble-t-il.

Certainement mis à mort, comme dans d’autres collectivités, par le déploiement du site internet communal, le journal municipal a fait long feu. Pourtant, il serait intéressant de s’interroger pourquoi de nombreuses collectivités ont fait le choix de communiquer à la fois via un site internet et un bulletin municipal traditionel ? A qui s’adresse plutôt le premier et d’avantage le second ? Quel coût représente pour la communauté villageoise le déficit de considération dont pâtit une partie d’entre elle ? Peut-on construire une histoire commune sans mémoire ?

L’objectif de ce petit article n’est évidemment pas de paraphraser des bulletins municipaux d’information somme toute assez classiques dans leur présentation et leur contenu, mais d’en montrer l’importance à la fois sociétale et aujourd’hui historique car comme nous pouvions le lire en pied de Une : « Conservez ce Bulletin : il peut être utile et intéressant à relire »  … ne serait-ce que pour que l’histoire ne se répète pas complètement…

Didier MARTINEAU - Montredon-Labessonnié - le 29 juillet 2020 

 

[1] Jacky VIALA : Montredonnais de souche, ancien élu au conseil municipal, chroniqueur du village et co-rédacteur du bulletin municipal de 2000 à 2005.

[2] Bernard GOERGLER. –« Vivre à Montredon-Labessonnié » n°1, 1989.

[3] « Vivre à Montredon-Labessonnié ». – n°45, mars 2000.

[4] « Vivre à Montredon-Labessonnié ». – n°19, septembre 1993.

[5] « Vivre à Montredon-Labessonnié ». – n°34, juin 1997.

[6] Ibidem, p3.

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